Compte-rendu du groupe de travail "risque nautique"...

Le SDIS 33 vient tout juste de créer un groupe de travail sur le risque nautique en Gironde. Ce groupe piloté par le colonel DEDIEU a été réuni pour la première fois le mercredi 29 juin 2022.

Etaient présents :

  • Thierry DEDIEU, pilote du groupe de travail
  • Philippe GIRARD, chef du GOP
  • Eric CHEVALIER, chef du GTL
  • Fabrice AULAS, représentant les territoires
  • Thomas MIMIAGUE, chef de service du GOP
  • Pauline ASO, cheffe de centre de LACANAU
  • Denis BAROUILLE, CTD SAL
  • Joël DUMEZI, CTD SAV
  • Florent MATTHIEU, secrétaire du CHSCT
  • Marion THILLOU, représentante élue au CCDSPV
  • Jules FERRER, représentant le syndicat SNSPP
  • Mickaël RAMOND, représentant le syndicat SUD
  • Stéphan ZABEK, représentant le syndicat AVENIR SECOURS
  • Yannick ROGER, représentant le syndicat CFDT
  • Sébastien LABARBE, représentant l’UNSA-SDIS33

Le DDA nous a dans un premier temps posé le contexte, expliquant que durant sa période d’observation, il avait le sentiment que le SDIS 33 avait tourné le dos à l’océan durant des années et qu’il était temps de lui faire face.

Il a également indiqué que l’activité des bateaux à passagers sur l’estuaire était grandissante, augmentant par conséquent le risque nautique.

Il a rappelé les derniers événements survenus sur notre cote Atlantique et qui nous avaient amenés à rédiger un courrier pour remettre en question la couverture opérationnelle de la frange littorale et élaborer un outil d’évaluation du risque nautique (cf courrier du 25 mai 2022).

La première des actions pour illustrer la volonté de la nouvelle direction de faire face à l’océan a été la création d’une unité de SSH (Sauveteurs Spécialisés Héliportés). Ces SPP arment déjà DRAGON 33, dans un premier temps, durant la période estivale. La deuxième action est la création de ce groupe de travail.

Un tour de table a été proposé afin de recueillir les différents axes d’amélioration identifiés par les différents participants. Il en ressort globalement, l’incohérence de la zone 2 (qui s’étend du Sud de Vendays ou Nord de Lège Cap Ferret où aucun engagement de moyens nautiques n’est prévu. L’absence de ressources et spécialistes SAV sur la commune de Le Porge et Lacanau a également été dénoncée. Enfin, des difficultés lors des dernières inondations sur le secteur de La Réole et les problèmes d’habillement avec les derniers lycras qui provoquent des irritations.

Le chef du GTL a confirmé sa volonté d’être à l’écoute des besoins du terrain et engagera toutes les études de matériels et l’élaboration des cahiers des charges nécessaires et commandés par la direction. Il a malgré tout rappelé le contexte budgétaire contraint et les difficultés d’approvisionnement dû au contexte géo-politique actuel.

Le représentant des territoires a également regretté que les lignes directrices de gestion ne prévoient pas de prioriser la mobilité des agents détenant une spécialité pouvant être mise en œuvre dans les centres ressources. Nous avons proposé d’ajouter, lors de la publication des avis de vacance de postes, une note indiquant que le poste sera priorisé pour les agents déjà titulaires de certaines unités de valeurs.

Durant notre temps de parole, l’UNSA-SDIS33 a abordé plusieurs axes d’amélioration, d’un point de vue organisationnel tout d’abord, puis matériel.

=>>>> Nécessité d’homogénéiser la réponse opérationnelle sur l’ensemble de la frange littorale. Le guide opérationnel secours nautique prévoit, sur la zone 2, seulement l’engagement d’une reconnaissance terrestre alors que le guide prévoit dans toutes les autres zones l’engagement d’une équipe SAV et d’un vecteur nautique.

=>>>> Nécessité de développer la ressource SAV à proximité des plages fréquentées par la population girondine (HOURTIN, CARCANS, LACANAU, LE PORGE, CAP FERRET).

=>>>> Nécessité de développer la formation de secours en eaux vives (SEV). Même si notre département ne comporte pas de cours d’eau nécessitant la mise en œuvre de techniques SEV, nous avons observé que lors d’inondations, le débit, les débris charriés par la crue et les obstacles rappellent les conditions d’interventions en eaux vives.

=>>>> Nécessité de positionner le VNM du PYLA dans le CIS LA TESTE là où se trouve la ressource SAV.

=>>>> Nécessité de développer la ressource SAV dans le GTCC notamment dans le CIS BRUGES. En effet, la présence du Lac de Bordeaux, de gravières et des bassins à flot sur leur secteur d’intervention expose incontestablement ce centre au risque nautique qui ne peut être actuellement pallié que par le CIS LA BENAUGE.

=>>>> Nécessité d’une permanence SSH, en garde ou à d’astreinte, afin de permettre à DRAGON 33 d’intervenir pour des sauvetages ou des secours en toute heure et dans les meilleurs délais.

=>>>> Nécessité d’homogénéiser la réponse opérationnelle dans les zone A et B du BASSIN D’ARCACHON en autorisant un mode dégradé pour l’engagement de l’ERSF littoral d’ARCACHON avec 2 SAV si la ressource n’est pas suffisante pour permettre son engagement réglementaire à 3 SAV.

=>>>> Nécessité de cartographier les bancs de sable au moyen d’une reconnaissance aérienne par DRAGON 33, à la basse mer et juste avant le début de saison afin de repérer les nouveaux bancs de sable. En effet, la navigation sur le bassin d’ARCACHON n’est jamais la même d’une année sur l’autre. Le phénomène des marées et les tempêtes d’hiver modifient la forme, la hauteur et l’emplacement des bancs de sable. Cela rend la navigation de nuit très hasardeuse.

=>>>> Nécessité d’homogénéiser la réponse opérationnelle dans les zone A et B du BASSIN D’ARCACHON. En effet, les SAV de la zone B interviennent à l’aide d’une embarcation à flot au Port d’ARCACHON équipée d’une console de pilotage abritée, de moyens de navigations adaptés au secours (radar, traceur/GPS de grande taille), de projecteurs fixes, d’un espace pour accueillir une victime en la mettant à l’abris du vent, de la pluie ou du soleil. Les SAV de la zone A doivent quant à eux, regagner la cale de mise à l’eau de LA VIGNE en tractant une embarcation sur remorque sur 18 kms, en tentant de se faufiler dans la circulation de la seule et unique route de la presqu’île saturée dès 10h00 au pic de la saison. Une fois à l’eau, ils naviguent à bord d’une embarcation semi-rigide équipée d’une barre franche. Les victimes sont installées à même le pont du bateau entre les 2 nourrices de carburant dont les vapeurs grasses (mélange 2 temps) peuvent être incompatibles avec l’administration d’oxygène pourtant indispensable pour la prise en charge d’un noyé. Lors des opérations en période nocturne, les SAV effectuent les recherches au moyen de lampes de poche et s’orientent à l’aide de  l’application gratuite “e-navigation” qu’ils ont tous téléchargée sur leur téléphone portable car le GPS portable mis à leur disposition est moins performant et lisible.

=>>>> Nécessité de fiabiliser les ERSGC trop souvent en panne. Ce sont pourtant les seuls vecteurs capables d’assurer l’évacuation d’un bateau à passager en cas d’avarie ou de naufrage.

=>>>> Nécessité d’une double dotation du matériel individuel SAV pour les agents double-statut qui sont SAV dans leur centre professionnel et également dans leur centre volontaire. Ça leur éviterait de devoir faire suivre l’ensemble de leurs équipements entre les 2 centres.

=>>>> Nécessité de doter l’ensemble des SAV d’une tenue allégée du même type que les SSH (tee-shirt blanc et short bleu). Bien plus pratique à enfiler en sortant de l’eau et plus confortable.

=>>>> Nécessité d’équiper tous les VSHR de valves tarées pour éviter la longue procédure de dégonflage des pneus (2 minutes 30 secondes en moyenne) avant de s’engager sur les plages océanes.

=>>>> Nécessité de doter les SAV de matériel et équipements spécifiques SEV pour intervenir lors des crues. Notamment une paire de chaussures hautes préservant les SAV des entorses et équipées de semelles dures protégeant des coupures. Les chaussons néoprènes ne nous semblent pas adaptés pour ce type d’interventions.

La prochaine réunion aura lieu au mois de septembre pour proposer des solutions aux différents axes d’améliorations abordés.

La création de ce groupe de travail s’est faite dans des délais très contraints, nous empêchant de nous rapprocher des différents spécialistes qui interviennent en tant que COD4, SAV ou SAL. Nous vous invitons donc à nous contacter pour nous faire remonter toutes les difficultés que vous rencontrez en opération afin que nous nous en fassions le relais.